Car le beau n’est rien
que le commencement du terrible
Rilke

À quoi reconnaît-on les gens fatigués. À ce qu'ils font des choses sans arrêt. À ce qu'ils rendent impossible l'entrée en eux d'un repos, d'un silence, d'un amour. Les gens fatigués font des affaires, bâtissent des maisons, suivent une carrière. C'est pour fuir la fatigue qu'ils font toutes ces choses, et c'est en la fuyant qu'ils s'y soumettent. Le temps manque à leur temps. Ce qu'ils font de plus en plus, il le font de moins en moins. La vie manque à leur vie. Christian Bobin, Une petite robe de fête.

Trouver, toucher, tâcher à la vie qui déborde la vie, la part manquante comme désert mais qui - si près du bord - est dense, toujours plus dense que le rien - lessivage des jours sans grand souci de soi - déroulement mécanique des heures closes et des gens sans noms -

1 commentaires:

Belle illustration de cette angoisse qui me prend parfois. Celle déjà de ne pas maîtriser le temps...mais encore plus celle de le perdre en des tâches, des activités, des jobs strictement alimentaires.
Alors oui! Je l'arrête quelquefois, douce illusion, lorsque l'émotion se profile...
Belle idée que d'extraire des morceaux d'oeuvres bien choisies!
Je me promènerai par ici de temps à autres, c'est sûr!
Pierre M.

17 novembre 2007 à 18:55  

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