Le ministère de l'Education Nationale a publié un appel d'offre le 15 octobre pour une veille d'opinion sur internet, Fabula avait en premier rendu compte de celui-ci. Le texte continue d'engendrer bouillons et écumes...

Ce projet, paru au Bulletin Officiel des Annonces des Marchés Publics consultable ici, vise à :
"Identifier les thèmes stratégiques (pérennes, prévisibles ou émergents)
Identifier et analyser les sources stratégiques ou structurant l’opinion
Repérer les leaders d’opinion, les lanceurs d’alerte et analyser leur potentiel d’influence et leur capacité à se constituer en réseau
Décrypter les sources des débats et leurs modes de propagation
Repérer les informations signifiantes (en particulier les signaux faibles)
Suivre les informations signifiantes dans le temps
Relever des indicateurs quantitatifs (volume des contributions, nombre de commentaires,
audience, etc.)
Rapprocher ces informations et les interpréter
Anticiper et évaluer les risques de contagion et de crise Alerter et préconiser en conséquence
Les informations signifiantes pertinentes sont celles qui préfigurent un débat, un « risque opinion » potentiel, une crise ou tout temps fort à venir dans lesquels les ministères se trouveraient impliqués."

Et Me Véronique Mély, à l'origine de l'appel d'offres, de répondre :
"En aucun cas, on ne peut parler de fichage ou de surveillance. Il ne s'agit absolument pas d'identifier des cas individuels ou de constituer des fiches nominatives. Tout cela procède du fantasme. Nous voulons seulement savoir quel site a de l'influence, évaluer les audiences. En clair nous voulons écouter tous ceux qui veulent se faire entendre sur le web" (Source : Libération, "Veille d'opinion dans l'éducation"
Il ne s'agirait en réalité que de quelques conflits terminologiques et autres broutilles verbales - car toujours selon la même Me Mély :
"Cette année nous avons introduit des précisions dans le «cahier des clauses particulières»: nous parlons notamment de repérer des «leaders d'opinion», les «lanceurs d'alerte», etc. Mais ce vocabulaire a été mal interprété, particulèrement le second terme. Or s'agissant d'un appel d'offres, il nous fallait préciser au maximum le produit que l'on demande à la société prestataire. Et nous avons utilisé la terminologie habituelle pour ce type de service."

Rassurons-nous et retournons à la fameuse circulaire :

"La veille sur Internet portera sur les sources stratégiques en ligne : sites «commentateurs » de l’actualité, revendicatifs, informatifs, participatifs, politiques, etc. Elle portera ainsi sur les médias en ligne, les sites de syndicats, de partis politiques, les portails thématiques ou régionaux, les sites militants d’associations, de mouvements revendicatifs ou alternatifs, de leaders d’opinion. La veille portera également sur les moteurs généralistes, les forums grand public et spécialisés, les blogs, les pages personnelles, les réseaux sociaux, ainsi que sur les appels et pétitions en ligne, et sur les autres formats de diffusion (vidéos, etc.)
[...]
Clé de voûte du dispositif de veille, le passage en « mode alerte » visera à transmettre systématiquement les informations stratégiques ou les signaux faibles susceptibles de monter de manière inhabituellement accélérée.
[...]
Les vidéos, pétitions en ligne, appels à démission, doivent être suivis avec une attention particulière et signalées en temps réel."
Extraits tirés du CCP n° 2008/57 du 15 octobre 2008

0 commentaires:

Article plus récent Article plus ancien Accueil