Y aller à la brosse au chiffon même au clou
à la pelle au ciseau
à la pelle au ciseau
aux ongles et aux mains
Marquer le sol qui dure
surface qui trop résiste
pouvoir toucher le monde
et faire une marque brute
Tracer à même le bois tous ces mots qui traversent
hantent et resurgissent
dire tout au bord du lit ce qui taraude et traîne
comme la mère cachée sous l'escalier prochain
Enfoncer même ses doigts dans les lattes de chênes
S'enfermer seul enfin dans la ferme isolé
Frotter frotter le monde
pour la crasse s'en vienne
et retenir à soi les fragments du souvenir
Dessiner l'auréole de ce qui vous encercle
arabesques obstinés jusqu'à la face de Dieu
Et s'en prendre à la vie et s'en prendre au ciel
pouvoir cracher enfin sur les voisins qui restent
Défaire la face du monde
diluer ses orages
respirer un instant et croire qu'on va pouvoir
qu'à force de marquer
toujours en persistance
les lettres en points tracés dans la chaire du sol
croire que l'on pourra
un jour y échapper
Et finir sans manger dans ces lattes de bois
Seul sur son lit le soir
au-dessus de sa mère
Et finir dans la ferme
Maigre et affamé
Il y a si peu de ça
Nous étions innocents
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