My wits began to turn

Il y a trop - trop de choses parfois - trop de choses en moi, trop, là, trop oui trop de choses, parfois, trop - trop - oui - trop de bruits, de cavalcades, de visages et de propos, oui - trop - pour me laisser goûter à la chaleur de l'absence qui ne sait plus rien de la mienne, il y a trop souvent - trop - oui - trop souvent la tentation du rien, d’une grande table rase, d’un grand silence de fracas pour laisser résonner mes manques, il y a trop souvent cela – mais jamais vraiment – images ténues et persistantes – irréelles – ET POURTANT.

J’envie – je crois – cette propension au dialogue fictif, à la conversation de fortune qu'ont certaines personnes et qui occupe leurs yeux aux vagues. Je ne sais rien de ces échanges, de ces paroles troquées d’une rive à l’autre. Mon crâne : espace étroit et silencieux. Alors ce doit être réconfortant parfois que de savoir convoquer dans son petit théâtre mental des pans entiers d’autrui – ça dégage de soi.

Moi, je ne vois rien. Alors j’écris. Pour trouver sous le blanc, quelques images à colorier. De quoi passer pastels et acryliques. Grand lavis. Pour cette nuit et ce soir (ce matin bientôt), où j’attends – sous les solives d’une pluie mansardée.

J’écris parce que je suis sans imagination aucune.
J'écris parce que mon espace mental est trop étriqué pour que je puisse m’y tenir debout, que je vis toujours en moi tête baissé, épaules courbées – évitant de me cogner aux parois de moi-même.


Faites-vous de vrais lieux
Trouvez-vous un îlot
Une place
J’ai longtemps cru que c’est ce que l’on nous demandait de faire
C’est ce qui plus que tout importe – m’avait-on dit

Mais je ne crois pas aux maisons
J’ai cessé de croire aux chambres à l’âge de sept ans
Et les appartements me donnent la nausée

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