Parce que c'est ça penser, mettre à l'écart la langue, monde de peu de paroles, c'est empoigner la glaise, le carton, les couleurs et y aller de gestes pour faire sauter les signes.

Oui peut-être cela - enrouler des pelottes, les serrer contre soi et finir en art brut
bien faire partir le blanc
et oui cela penser

Remettre en sillage les mots, leur faire bien prendre l'air, les perdre en d'autres langues - et qu'ils s'essorent un peu - car oui cela penser : en grandes peintures murales armé de son baton et rester hiéroglyphes

Oui c'est cela penser, pouvoir un jour le faire, dégager dans la langue assez d'espaces de jeu pour que s'y glisse une peinture, faire s'écarter - comme au-dedans de soi-, un terrain, langage de mille langues, oui cela qu'un jour il faudra faire, ouvrir en deux moitiés, même plus si nécessaire et monter les couleurs, et monter toutes les formes
Dessiner à grands traits images qu'il faudrait voir ou regretter - les choses muettes qui nous trainent dans les pattes - ne pas oublier les songes parce qu'il n'y en a plus trop
refaire la concave de glaise où l'on habitera, se recréer cela. Rien d'autre parce qu'il faudrait, un jour, certain, un jour oui, y aller. ET FAIRE VRILLER LE MONDE.
On peut prendre le carton et lui rendre sa soif. Lui faire boire les couleurs, les corps en applats fermes.

Parce qu'il faudra un jour, oui certain, un jour penser
dans la langue depuis elle.



2 commentaires:

"la pensée je ne l'appelle pas. Une phrase je dis je mets à aller penser quelque chose ça a un sens a pour conséquence l'apaisement où je cherchais les phrases qui conviendraient ne trouve pas l'apaisement dépliant interminablement des phrases est une phrase a un sens ne fait pas de bien d'à ah aller chercher les pensées est une phrase a un sens."

C. Tarkos

31 juillet 2007 à 09:46  

Je ne connaissais pas, merci pour l'invitation à la lecture

3 août 2007 à 11:24  

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