Chambre 353



Rien que de l’habituel
La toxine botulique en grandes seringues dans le cou
Les antidépresseurs
Les anxiolytiques
Les mois d’hospitalisation en psychiatrie n’ont pas vraiment servi. Elle a repris tout ses médicaments.
Invalide maintenant. Un peu plus qu’hier un peu moins que demain. Mais peut-être. Un jour. Ce qu’on attendait plus. Le silence du corps. Un jour. Peut-être
Et puis le monde. Étiquetée invalide. Ça pénètre dans la chair. Ça n’éclaire pas les jours. Quand on voudrait qu’il fasse beau. Quand on voudrait qu’elle retrouve son rythme épanoui
Antiépileptiques aussi
La morphine parfois
Ça embrouille c’est fouillis on bafouille dans la langue avec cet attirail pas facile d’être en soi
Neuroleptiques pour les humeurs
Elle vous enlise cette vie autour de toi des toqués rien que des toqués
On pousse souvent la porte. Mais pas assez. On n’entre pas où il faut. Là où les nappes de paix peuvent rester. Apaiser. On entre sans tarder dans la grande chambre pleine. Mais on fini toujours par sortir trop tôt. Coupable de ne pas faire plus. De ne pas faire du bien à l’enfant de son rêve. De ne pas trouver pour elle toutes les clefs de son corps
Je n’ai jamais su défaire les ficelles
Autour de toi des toqués rien que des toqués tu vis avec eux deux ou trois ans et petit à petit sans t’en rendre compte tu deviens toi-même un toqué
Destin inévitable

Je veux croire au point final
à l’accompli
Au point virgule

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